Ce pourrait être la vôtre, la nôtre. C’est aussi la leur, tous ceux qui sont violés, violentés, physiquement ou psychologiquement, tous les enfants et les enfances que l’on a oubliés. Ce billet ne fait qu’évoquer de façon succincte la maltraitance ou le non amour. Il permet une amorce à la présentation de la poésie que l’on peut trouver dans mon livre « La Poupée de Maïs ». Publications
L’enfance, un passage essentiel.
L’enfance est un passage où nous devrions tous nous sentir aimés, respectés, en sécurité. C’est dans cette période de la vie où l’enfant va commencer à se construire, prendre ses repères, où il va recueillir tous les éléments nécessaires pour avancer dans la vie du mieux possible.
L’enfant doit se sentir protégé, épaulé, guidé, aimé tout simplement.
De notre enfance sortira notre confiance, notre estime. Nous allons développer un sentiment de sécurité ou pas. C’est ce que le petit garçon, ou la petite fille recevra, qui lui permettra de se sentir bien, complet, entier, heureux d’être né et heureux de vivre et d’agir sans crainte.
Cet amour, leur permet d’asseoir leur assertivité qu’ils vont fortifier avec leur expérience d’adulte. En effet, lorsque l’enfant reçoit une attention bienveillante, il évalue sa propre valeur, il reconnaît sa propre place, et sait la prendre.
Pourtant tous les enfants ne sont ni choisis, ni voulus. Parfois, ils naissent de trop, par erreur. Tout au long de l’existence des enfants sont mal menés, exploités, rejetés, si ce n’est assassinés car nés du mauvais sexe, dans certains pays.
Très tôt l’enfant est abîmé et son enfance aussi. Pas le temps à l’insouciance, une responsabilité de réparation s’impose quand on en a la possibilité. Pas le temps à la spontanéité, la “mal-traitance”, l’incompréhension, la guerre, ont volé leur innocence. http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Le-voleur-d-innocence
Tout au long de sa maturité, l’enfant développe des blessures qui vont l’empêcher, le bloquer lors de son parcours d’adulte. Il sera toujours en quête de ce qu’il n’a pas eu, de ce qui est resté vide à l’intérieur. Ainsi sa souffrance, ses émotions risquent de s’inscrire dans son corps. L’amour, la sécurité, l’encouragement et la reconnaissance les prépare à leur rôle dans la société. De ce fait, nous les mettons en danger avec des risques de déviances et de somatisation. https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Maltraitance-page-2.html
Abuser de sa crédulité, de sa jeunesse, de son corps, va révéler des séquelles dans les relations intimes, professionnelles, sociales de l’enfant devenu grand. Malgré un travail d’analyse ou de réconciliation, sa tête restera chargée d’émotions non élucidées.

Veiller à l’écoute.
Il est urgent de veiller à l’écoute, à la considération, à la prise en compte des émotions de l’enfant. Si un enfant est violent, agressif, c’est qu’il a quelque chose à nous dire, il est sûrement en colère. Ce n’est pas pour nous ennuyer, il a mal.
Nous ne devons, ni toucher un enfant, ni profiter de sa vulnérabilité, de sa méconnaissance, ou même de sa gentillesse. Il ne connaît pas toujours la notion de bien et de mal.
Nous, adultes, nous le savons, mais parfois rien n’y fait. Nous sommes des maîtres, des accompagnants, des aides à leur émancipation et à leur construction du Je, pas des bourreaux.

Une enfance oublié
Étouffés les cris des insoumis
Dans une gorge jonchée de ronces utérines.
Anéantie la rebelle insouciance
Sur des chemins interminables de nudité.
Oubliée l’envie d’être
Sans savoir qui nous sommes vraiment.
Négligés ces corps
Exilés du silence des caresses
Figés dans la détresse de l’ennui.
Délaissée la pureté des sentiments
Remplacé par des poupées de bois.
Enfouis les mensonges et les prières
Étreints dans des soupçons de vérité.
Abandonnés les rêves de grandeur
Noyés dans l’indifférence.
Qu’avez-vous fait de l’enfance
Meurtrie par la rudesse des mots
Et des bras boursouflés par la hargne ?
Qu’avez-vous fait de l’enfance
Donnée aux champs de blés
Sous l’œil affuté des peupliers trop grands ?
Qu’avez-vous fait de l’enfance
Abîmée par l’absence de baisers
Tiraillée sous le soleil de l’oubli ?
Qu’avez-vous fait de l’enfance
Accrochée au souffle du vent
Soumis aux tribulations des saisons ?
Qu’avez-vous fait de l’enfance ?
Qu’avez-vous fait ?
Sinon creusé des trous,
Des sillons dans des viscères fragiles.
Nous pleurons notre ventre et crachons notre sang
Mêlant la douleur à la terre d’origine.
Espérant que le sol rougira de honte.
